Page précédente


Métadonnées Exif

Une métadonnée (du grec meta (après) et du latin data (informations)) est une donnée servant à décrire une autre donnée. Si le terme est devenu relativement courant, nombreux sont ceux qui les utilisent sans s’en rendre compte.

Les appareils photos numériques utilisent en standard le format de fichier JPEG et exploitent les métadonnées associées. Ces informations sont renseignées par l’appareil au moment de la prise et contiennent des détails tel que la vitesse d’obturation, les dimensions, la date, la marque, voire le numéro de série de l’appareil et des coordonnées GPS. Elles contiennent aussi une vignette de taille réduite servant d’aperçu. Il existe plusieurs formats de métadonnée, et la norme JPEG prévoyant un champ d’informations de taille variable, il est possible d’en utiliser plusieurs à la fois sur la même photo.

Métadonnées Exif


Une bonne intention au départ

Les photographes méticuleux qui ont connu l’époque de la photographie argentique et qui voulaient progresser avaient presque tous un carnet. Après chaque photo, ils le sortaient et notaient les principaux paramètres de prise de vue (date, vitesse, diaphragme, mémorisation d’exposition etc.). Cela permettait ainsi d’analyser à postériori les choix qui avaient été faits et de voir, quelques jours plus tard une fois la pellicule terminée et développée, si les paramètres choisis étaient les bons.

Ces carnets ou cahiers ont bien évidemment disparu le jour ou les appareils photos numériques sont arrivés. Aujourd’hui, une bonne partie de ces informations sont enregistrées dans votre photo au moment de la prise de vue. C’est cela que l’on appelle les MétaDonnées Exif.

Examiner les données Exif de ses photos va vous permettre de comprendre pourquoi telle photo est floue, telle autre est trop foncée ou encore pourquoi le ciel est tout blanc. De même, certains sites de publications d’images, comme Flickr par exemple, permettent de visualiser ces données et du coup, vous pouvez y analyser le choix des réglages effectués par de grands photographes et ainsi recevoir leurs conseils sans même avoir besoin de les rencontrer. Pour cela, vous devez essayer de comprendre pourquoi ils ont choisi cette ouverture, cette focale, cette sensibilité ISO, de déclencher ou non le flash, etc.

De même, si vous êtes déçus par le résultat d’une de vos photos, vous pouvez consulter les données Exif et ainsi comprendre pourquoi votre ciel est surexposé ou sous-exposé, pourquoi votre photo est floue, etc. Si vous avez pris plusieurs photos d’un même sujet, vous pouvez également comparer les réglages des différentes photos avec ceux de la meilleure photo du lot pour comprendre pourquoi celle-ci fonctionne mieux que les autres.

De bonnes utilisations connexes

Ces données Exif peuvent avoir des utilisations inattendues comme par exemple en cas de vol de votre appareil photo. Le numéro de série de votre appareil étant intégré dans ces données, allez sur le site de Stolen Camera Finder. Si le voleur a commis l’imprudence de publier des photos issues de cet appareil sur internet, il sera trahi par ce fameux numéro de série et vous pourrez peut-être ainsi retrouver la personne qui vous a « empreinté » votre APN.

C’est aussi grâce à ce genre d’informations que des personnes ayant commis des actes délictueux (comme par exemple photographier les sujets du Bac) ont pu être retrouvées.

Mais...

EXIF (Exchangeable image file format) est l’acronyme par lequel sont désignées les données associées aux photographies. Car à chaque fois que l’on fait le portrait de quelqu’un avec un smartphone ou un appareil photo récent, des informations personnelles sont enregistrées. Et si elles peuvent être pratiques pour les utilisateurs, par exemple pour classer les albums ou retoucher des détails, ces données peuvent aussi trahir certains secrets. Un paramètre à prendre en compte au moment de publier vos derniers souvenirs de vacances sur le web.

Lors de manipulations graphiques ces informations ne sont pas toujours modifiées, par exemple, lors d’un redimensionnement ou de modification des contrastes, la marque de l’appareil ou la date de la prise de la photo ne sont pas modifiées.

Ces informations « cachées » ont déjà défrayé la chronique. En 2003, une personnalité de la télévision américaine, Catherine Schwartz, avait mis en ligne une photo de ses yeux, résultat de la découpe d’une de ses photos personnelles. Malheureusement, la manipulation n’avait pas modifiée la vignette d’aperçues qui la montrait à moitié nue.

Les bons élèves...

Si les sites ont pour habitude de traiter chaque image avant publication, le traitement des données varie grandement de l’un à l’autre. Le réseau social Facebook, par exemple, supprime la totalité des informations contenues dans un cliché au moment de la publication. Seules demeurent les mentions à l’auteur de la photo, le copyright et quelques données techniques comme la résolution ou la profondeur des couleurs. Personne ne pourra donc savoir où se trouvait le photographe sur la seule base d’une image publiée sur Facebook.

L’entreprise de Mark Zuckerberg, elle, en revanche, stipule bien dans ses conditions générales qu’elle peut recueillir le lieu où la photo a été prise ou encore la date où le fichier a été créé, sans qu’on sache exactement comment ces données sont ensuite utilisées par le géant américain au milliard d’utilisateurs...

L’application de partage de photo, Instagram, fait encore mieux que Facebook puisque même l’auteur et le copyright des photos disparaissent au moment de la publication. Il en va de même pour les photos envoyées sur Twitter ou via la messagerie What’sApp.

... et les moins bons

Parmi les moins bons élèves, concernant les métadonnées des photos numériques, la célèbre plateforme de publication de photos qui donne la possibilité de télécharger les photos dans différentes résolutions, Flickr, ne supprime les informations que quand on télécharge l’image dans une taille différente de sa taille d’origine. Dans le cas contraire, en taille originale, toutes les données associées seront conservées et donc potentiellement consultables par les visiteurs.

Enfin, les blogueurs ou autres administrateurs de sites associatifs utilisant WordPress, un système de publication de contenus très connu et très largement utilisé puisqu’il ferait tourner environ un quart des sites web du monde entier, transmet quasiment intégralement les données liées à une photographie.



Que reste-t-il des métadonnées des images après publication sur le Net ?
MétadonnéesFacebookInstagramTwitter Flckr (taille
originale)
Flickr (autres
tailles)
WhatsAppWordPressYoutube
TitreConservéesConservées
ObjetConservéesConservées
NotationConservéesConservées
Mots-clésConservéesConservées
CommentairesConservéesConservées
AuteursConservéesConservéesConservées
Prise de vueConservéesConservées
Nom du programmeConservéesConservées
Date d'acquisitionConservées
CopyrightConservéesConservéesConservées
ID de l'image
DimensionsModifiéesModifiéesModifiéesConservéesModifiéesModifiéesModifiées
LargeurModifiéesModifiéesModifiéesConservéesModifiéesModifiéesModifiées
HauteurModifiéesModifiéesModifiéesConservéesModifiéesModifiéesModifiées
Résolution horizontaleModifiéesModifiéesModifiéesConservéesConservéesModifiéesConservées
Résolution verticaleModifiéesModifiéesModifiéesConservéesConservéesModifiéesConservées
Profondeur de couleurConservéesConservéesConservéesConservéesConservéesConservéesConservées
Unité de résolutionConservéesConservées
Représentation des couleursConservéesConservéesConservées
Bits compressés/pixel
Appareil photoConservéesConservées
Modèle de l'appareilConservéesConservées
FocaleConservéesConservées
Temps d'expositionConservéesConservées
Vitesse ISOConservéesConservées
CompensationConservéesConservées

Les métadonnées Exif dans l'actualité :(Source : nouvelobs.com)

Vice magazine « balance » la planque de McAfee, pionnier de l’antivirus

McAfee, dernier acte. Après un mois de cavale, le fugitif, recherché dans une affaire d’homicide, a été localisé au Guatemala, puis extradé vers les Etats-Unis... à cause d’une bourde monumentale d’un journaliste de Vice...

Par Elsa Ferreira

McAfee, dernier acte. Après un mois de cavale, le fugitif, recherché dans une affaire d'homicide, a été localisé au Guatemala, puis extradé vers les Etats-Unis... à cause d'une bourde monumentale d'un journaliste de Vice, mise en ligne le 3décembre.

En publiant une photo sans en masquer les métadonnées (informations), le site américain a livré la planque de McAffe à la police.

Le bon coup de Vice magazine

«Nous sommes en ce moment avec John McAfee, bande de niais [“suckers”, ndlr].»

Le ton est triomphant. Vice a fait un bon coup: ses journalistes ont été choisis pour suivre l'homme d'affaires parano (il est persuadé être victime d'une conspiration qui vise à le détruire) dans sa cavale mégalo.

McAfee et ses anecdotes invérifiables

Ils ne sont pas les premiers: Joshua Davis de Wired, Adam Thomson du Financial Times et Martin Savidge de CNN ont également suivi de près les péripéties de l'inventeur de l'antivirus du même nom.

Mais les histoires rocambolesques, et difficilement vérifiables – comme cette fois où McAfee jurait de s'être enterré dans le sable, un carton sur la tête, pour échapper à la police –, en ont dégoûté plus d'un.

D'autres journalistes ont été déclarés persona non grata après une série d'articles peu élogieux.

Une défense un peu vaseuse

Sauf qu'en publiant la photo du rédacteur en chef, Rocco Castoro, en compagnie de l'homme en cavale, Vice publie également... la localisation exacte de l'endroit où ils se trouvent. Une histoire de métadonnées. Un GPS intégré au smartphone qui n'a pas été désactivé. Bref, une boulette.

La gaffe a été remarquée immédiatement, par l'utilisateur de Twitter Simple Nomad. Puis «tweetée», «retweetée» (reproduite), jusqu'à ce que la police débarque et mette fin à un mois de show.

McAfee et Vice ont bien essayé de récupérer la bourde. Sur son blog (dont la section concernée a depuis disparu), McAfee fournit des explications plus que vaseuses:

«J'ai, pour ma propre sécurité, manipulé les données de l'image prises de mon téléphone et j'ai feint l'urgence [...] pour mener à une publication hâtive sur leur site internet.»

Le photographe aurait repris ces affirmations sur ses comptes Facebook et Twitter, avant d'effacer ses statuts lorsque McAfee a finalement reconnu la divulgation accidentelle de sa localisation, par un «technicien sans expérience au siège de Vice». McAfee était bien au Guatemala.

On connaît la suite : arrêté, hospitalisé puis incarcéré.